De Lazare, Marthe et Marie-Madeleine il ne parle pas. (Il évoque une Marie-Madeleine à Ephèse).
Il y a la tradition qui fait venir en Provence et dans les Gaules un certain nombre d’évêques, envoyés par Pierre ou Paul ou même Clément, au premier siècle et il y a quelques lignes de Grégoire de Tours dans son « Histoire des Francs », qui sont en contradiction avec la tradition, puisqu’il les fait arriver au IIIe siècle: « Sous l’empereur Dèce* s’éleva contre le nom chrétien un grand nombre de persécutions, et on fit un si grand carnage des fidèles qu’on ne pourrait les compter…. Dans ce temps, sept hommes, nommés évêques, furent envoyés pour prêcher dans les Gaules, comme le rapporte l’histoire de la passion du saint martyr Saturnin…. Voici ceux qui furent envoyés: Gatien, évêque à Tours; Trophime à Arles; Paul à Narbonne; Saturnin à Toulouse; Denis à Paris; Austremoine en Auvergne et Martial à Limoges…. » Saturnin et Denis moururent martyrs. Les autres, et donc Trophime, « moururent en confessant paisiblement le Seigneur ».
Or, les persécutions ordonnées en 250 par Dèce furent si violentes qu’elles n’épargnèrent même pas le pape Fabien, l’un des premiers à être martyrisé en janvier 250. Non seulement les chrétiens se terraient ou fuyaient, mais l’Eglise ne put s’afficher au grand jour et elle resta sans Pape jusqu’à l’élection de Corneille en mars 251. Une telle période ne fut nullement propice à la nomination d’évêques et à leur envoi officiel en mission. On garde à Saint-Victor de Marseille le souvenir de deux chrétiens qui moururent martyrs à cette époque-là. Une pièce de monnaie à l’effigie de Dèce a été retrouvée dans leur tombe au-dessus de laquelle Jean Cassien a construit le premier sanctuaire au Ve siècle.
Il est donc difficile d’admettre comme indiscutable la version des faits qui nous est transmise par Grégoire de Tours d’autant plus que dans De la Gloire des Martyrs il parle de martyrs qui seraient morts à Reims sous Néron, et dans son Histoire des Francs IX, 39* « il reproduit intégralement une lettre adressée à sainte Radegonde par plusieurs évêques gallo-francs et dans laquelle on peut lire, en termes très clairs, que la foi catholique a commencé à respirer en Gaule dès la naissance de la religion nouvelle » (cité par Charles Lenthéric, Grèce et Orient en Provence) . D’ailleurs, pas un historien rigoureux ne prend à la lettre les écrits de Grégoire de Tours. En l’occurence, il se contredit lui-même et nos traditions de Provence sont si vivantes encore au XIXe siècle qu’elles sont représentées par Lameire dans l’église de la Madeleine à Paris, et dans les fresques du Sacré-Cœur de Montmartre** qui datent du début du XXe. On y voit en tête Lazare et son bâton d’évêque, Marie-Madeleine et son flacon de parfum, Marthe et la tarasque qui arrivent sur un bateau, suivis de saint Denis portant sa tête et de nombreux autres.
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L’introduction
du Christianisme en Gaule
*Dèce ou Decius
(201-251)
Empereur de 249 à 251
C’était un militaire, d’Illyrie (région du Danube), devenu empereur, qui pensait que le christianisme menaçait l’Empire et qu’il convenait donc de l’éradiquer. Par son édit de 250 il ordonnait de mettre à mort tous ceux qui ne sacrifieraient pas aux idoles. Ce qui fut fait à la lettre dans la plus grande partie de l’Empire Romain.
« Itaque cum ipso catholicae religionis exortu coepissent gallicanis in finibus veneranda fidei primordia respirare…. »
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